Francis Scarpaleggia
Francis Scarpaleggia
Député de Lac-Saint-Louis
Discours : budget 2016
12 avril 2016

Monsieur le Président, le budget est un document à la fois nuancé et d’envergure qui met en oeuvre bon nombre d’engagements électoraux qui, dans leur ensemble, constituent la vision économique que le Parti libéral a mis en avant pendant la dernière campagne électorale et qui a mérité la confiance des Canadiens et des Canadiennes le 19 octobre dernier.

De fait, le budget joue sur deux tableaux à la fois. Il se penche sur les besoins immédiats de l’économie d’aujourd’hui comme sur les défis que nous nous devons de relever à plus long terme si nous comptons assurer un meilleur avenir à nos enfants et à nos petits-enfants.

Le budget s’attaque donc à la conjoncture actuelle, c’est-à-dire à cette période économique marquée d’une faible croissance que nous traversons depuis trop longtemps déjà, et il répond au besoin de plus en plus pressant de jeter les assises nécessaires pour augmenter la productivité à plus long terme de nos industries canadiennes. Sans cela, nous ne pourrons forcément soutenir et encourager une forte croissance dans les années à venir qui saura créer les recettes fiscales nécessaires pour financer ces programmes sociaux qui nous sont si chers et qui sont souvent au coeur même de notre identité canadienne.

À cette dimension dite temporelle du budget s’ajoute une polyvalence née d’une saine et sage reconnaissance que l’économie est une complexe affaire composée d’éléments divers et connexes, et que nous nous devons d’agir sur plusieurs fronts simultanément pour assurer la croissance qui permettra à tous et à chacun de s’épanouir dans la dignité et d’avoir une bonne qualité de vie.

Autrement dit, le budget fait le constat qu’il faut, par exemple, s’occuper de l’économie et de l’environnement en tandem. Il faut veiller à la santé des entreprises en même temps qu’au bien-être de nos enfants. Il nous faut des infrastructures lourdes, tels des réseaux efficaces de transport collectif, mais également des lieux de rencontres sociales et récréatives où les citoyens peuvent communiquer entre eux, s’épauler et s’entraider.

Il faut innover sur le plan des nouvelles technologies et des produits mis en marché, mais aussi fournir à nos chercheurs universitaires les moyens de jongler ces concepts parfois toujours au stade exploratoire et dont la portée pratique et la rentabilité économique demeurent encore inconnues.

Bref, en raison de sa vision globale, c’est un budget que l’on peut véritablement qualifier de libéral.

Il a beaucoup été question du déficit. Personne ne souhaite vraiment, par parti pris idéologique, faire des déficits, en tout cas pas de ce côté-ci de la Chambre. En réalité, par le passé, les libéraux ont été élus pour éliminer les déficits.

Il arrive cependant que les déficits soient utiles à court terme pour stabiliser l’économie, renforcer la confiance des consommateurs, des entreprises et des investisseurs et réamorcer la croissance, et les Canadiens ont décidé que l’heure était venue de recourir aux déficits dans cette optique.

Aux dernières élections, les Canadiens ont décidé qu’il fallait investir dans l’avenir du Canada, fût-ce au prix de modestes déficits. Cette idée se propage dans d’autres pays industrialisés, qui commencent à s’apercevoir que le politique monétaire a atteint ses limites et ne peut à elle seule sortir l’économie du marasme actuel.

Un chef de file canadien qui n’est pas le dernier venu dans le monde des affaires, Michael Sabia, et à qui on ne peut guère reprocher de propager des idées économiques socialistes irréalistes, a dit qu’il était temps de mettre l’accent sur l’économie réelle plutôt que sur la seule économie monétaire.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a déclaré récemment qu’il allait retarder tout nouvel assouplissement monétaire, notamment au moyen de la réduction du taux d’intérêt, jusqu’à ce qu’il puisse évaluer l’ampleur de la stimulation budgétaire proposée par le gouvernement fédéral.

David Watt, économiste en chef à HSBC Canada, a dit dans un article du 12 mars du Globe and Mail:

Ce qu’il faut, c’est surtout modifier la perception de la direction dans laquelle nous voulons qu’aille l’économie et mettre en place les conditions pour que non seulement le gouvernement, mais aussi le secteur privé commencent à créer des emplois [...] Le secteur privé n’a pas la confiance nécessaire pour commencer à créer des emplois; or, c’est ce dont nous avons besoin.

Ce qu’il dit, c’est que, en 10 ans, le précédent gouvernement n’a pas réussi à établir un climat de confiance.

Le présent budget, à la conception subtile, est progressiste et complet et permettra d’atteindre deux objectifs. Il stimulera l’emploi à court terme en investissant dans des projets pour moderniser les infrastructures sociales, vertes et de transport en commun au Canada et il raffermira également la confiance en l’avenir en prenant des mesures aujourd’hui en vue de créer les conditions nécessaires pour soutenir la croissance au cours des prochaines années.

Selon l’édition du 20 février du magazine The Economist:

La bonne nouvelle: [...] il reste une panoplie de politiques qui peuvent toutes avoir un grand effet. La mauvaise nouvelle: les banques centrales devront aider les gouvernements. Jusqu’à présent, les banques centrales ont dû faire le gros du travail parce que les politiciens ont été [...] réticents à partager le fardeau. Certains ne comprennent pas la nécessité d’avoir des politiques budgétaire et monétaire qui fonctionnent de concert. De nombreux gouvernements se sont même activement opposés aux mesures de stimulation économique en se tournant plutôt vers l’austérité.

J’ajouterais que le gouvernement précédent a été critiqué à répétition précisément parce qu’il poursuivait une politique économique intrinsèquement contradictoire. 

The Economist poursuit en disant:

Le marché des obligations et les agences de notation seront plus indulgents par rapport à la hausse de la dette publique s’il y a, en contrepartie, de nouveaux avoirs productifs. Par-dessus tout, ces avoirs devront compter des infrastructures [...]

Dans le même ordre d’idée que cette prédiction de la part de l’une des publications les plus réputées mondialement et lue par les dirigeants et ministres des Finances du monde entier, le Globe and Mail a publié, le 30 mars dernier, le titre suivant: « Le plan de déficit des libéraux est gérable selon les investisseurs et les agences de notation ».

Les conservateurs croient aux marchés et aux signaux du marché. Ils vont parfois même jusqu’à élever les marchés au rang de religion en leur attribuant le pouvoir magique de résoudre tout un éventail de problèmes qui ne sont pas nécessairement de nature économique.

Les marchés financiers parlent aux conservateurs en ce moment. Le vice-président de Moody’s Investors Service, Steven Hess, a déclaré que le déficit ne représente pas une si grande portion de l’économie et que le rapport dette fédérale-PIB est faible comparativement à ce qui se voit ailleurs dans le monde.

David Madani, de Capital Economics, a dit: « [...] l’indifférence du marché n’a rien d’étonnant, car le risque que les déficits budgétaires projetés déclenchent une montée des coûts d’emprunt d’Ottawa est pratiquement nul ».

À ce que je viens de citer je voudrais ajouter une autre manchette du Globe and Mail. Le 3 mars, on pouvait y lire ce qui suit: « Les grandes banques exhortent Ottawa à dépenser 20 milliards de dollars pour stimuler rapidement l’économie ».

Il s’agit d’un budget conçu soigneusement et qui met l’accent sur des problèmes concrets. C’est ce que les Canadiens souhaitaient et c’est ce à quoi ils s’attendaient.

L’eau est un de mes principaux sujets d’intérêt en matière de politiques. Je suis fier de dire que, pour la première fois depuis que je siège à la Chambre, un budget accorde la priorité aux questions liées à l’eau, notamment les infrastructures de filtration de l’eau et de traitement des eaux usées. Dans le budget, le gouvernement a annoncé qu’il investirait 5 milliards de dollars dans les infrastructures vertes. Une grande partie de cette somme sera destinée à des projets d’aqueduc et d’égout.

L’eau est une priorité de plus en plus importante pour les Canadiens, non seulement en raison des répercussions des changements climatiques sur les sources d’approvisionnement en eau, mais aussi parce que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par la qualité de l’eau dans leur écosystème. Nous avons pu constater cette situation à maintes reprises dans différents contextes. Le budget est un pas dans la bonne direction, car il fait de l’eau une priorité en matière de politiques publiques à l’échelle fédérale.

Le budget est un pas dans la bonne direction. Tout au long de son mandat, le gouvernement libéral poursuivra dans la même veine. Il a agi rapidement afin de remplir bon nombre des promesses qui ont été faites pendant la campagne électorale et que les Canadiens ont appuyées massivement.

 

 

Bureau principal - Pointe-Claire
1, avenue Holiday 635, Tour est
Pointe-Claire, Quebec
H9R 5N3

Téléphone :
514-695-6661

Télécopieur :
514-695-3708
Afficher la carte

Bureau de la colline
Chambre des communes
Ottawa, Ontario
K1A 0A6

Téléphone :
613-995-8281

Télécopieur :
613-995-0528
Afficher la carte