Francis Scarpaleggia
Francis Scarpaleggia
Député de Lac-Saint-Louis
Discours: l’Ukraine
04 mars 2022

Le courage a un pays et ce pays s’appelle l’Ukraine. Le courage a un peuple et ce peuple est le peuple ukrainien. La résilience du peuple ukrainien est légendaire et bien en évidence encore une fois aujourd’hui. Le monde y trouve son inspiration et sa force. C’est la force de s’unir pour contrer Vladimir Poutine.

Le peuple ukrainien a survécu à la famille de Staline, à l’occupation des nazis et au joug du communisme. C’est un peuple invincible. Aujourd’hui, les forces de Vladimir Poutine se butent à la résistance féroce d’un peuple profondément fier, intrépide et attaché inconditionnellement à sa liberté, à son histoire, à sa culture et à sa démocratie.

La réplique collective à cette offensive flagrante, non provoquée et condamnable au plus haut degré a jusqu’ici été exemplaire. J’ose espérer, comme nous tous d’ailleurs, qu’elle sera efficace et déterminante, que Poutine et ses amis subiront un échec incontestable et que d’autres dictateurs qui songeraient à suivre la même voie comprendront les risques et les conséquences d’agir ainsi.

Il faut souligner que cette réplique n’est pas une affaire simple. C’est une affaire complexe, un défi de taille. Elle repose sur une collaboration inédite entre un grand nombre de pays qui ont saisi d’emblée la menace que représente l’invasion russe de l’Ukraine pour la démocratie et la liberté partout dans le monde, bref, pour la sécurité internationale.

Il s’agit d’une réplique à multiples volets: diplomatique, humanitaire, économique, financier et logistique, pour ce qui est de l’approvisionnement en matériel militaire. N’oublions pas le volet de la cybersécurité face à cette nouvelle arme de guerre que sont les cyberattaques, et les autres volets qui s’ajoutent en temps réel, comme celui de la crise grandissante des réfugiés que ce conflit a engendrée.

La réponse à la plus grande menace pour la sécurité mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale est complexe et coordonnée. Elle cherche à étouffer l’économie russe, et elle montre notre détermination réelle à lutter contre la dictature. Cela dit, rien ne menace ou ne complique plus la prise de décisions efficaces que la simplification excessive des enjeux. Je me demande si ce n’est pas ce que fait la motion d’aujourd’hui.

Pourquoi dis‑je cela? Même si les points a) et b) de la motion valent vraiment la peine d’être répétés, ils sont bien compris et appuyés par tous les partis représentés à la Chambre. Autrement dit, nous condamnons tous sans équivoque Vladimir Poutine et la Fédération de Russie pour ce qu’ils ont fait. Nous appuyons aussi sans réserve les Ukrainiens, un peuple extrêmement courageux qui se bat pour les valeurs universelles de démocratie et de liberté contre un tyran sans scrupule qui s’est joint au rang des ignobles dictateurs sanguinaires des XXe et XXIe siècles.

Pendant ce temps, le point c) de la motion est vague. Qu’entend l’opposition par « faire le nécessaire » pour que soient construits de nouveaux gazoducs se rendant jusqu’à l’Atlantique? Parle-t-on d’affaiblir le processus d’évaluation environnementale qui a été récemment modernisé afin d’obtenir l’adhésion du public et des parties prenantes pour permettre la construction de projets tels que les gazoducs à travers le paysage politique diversifié de ce pays et de résister aux inévitables contestations judiciaires des opposants? Envisage-t-on la création d’une société d’État responsable des gazoducs? Est-il question du financement public des gazoducs ou de la prise en charge par les gouvernements des risques financiers privés des constructeurs de gazoducs? Suggère-t-on de supprimer les processus provinciaux de délivrance de permis?

De plus, je trouve que le point c) de la motion fait abstraction du contexte, tant actuel que futur. Le contexte actuel est nécessairement axé sur l’aide accordée au peuple ukrainien, aujourd’hui en butte aux attaques, par le truchement d’une aide militaire, d’un soutien humanitaire et de sanctions sévères qui entraînent les conséquences financières et économiques les plus lourdes pour la Russie de Vladimir Poutine et ses oligarques.

Le contexte actuel est aussi nécessairement axé sur les besoins énergétiques immédiats. Nous savons que le gaz naturel représente 40 % de l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne et que le pétrole brut russe représente 25 % de l’approvisionnement de l’Union européenne en pétrole brut. Fort heureusement, les pays de l’Union européenne disposent d’un coussin de sécurité pour ce qui est des réserves pétrolières et 20 d’entre eux sont membres de l’Agence internationale de l’énergie. Ils sont donc tenus de détenir au moins 90 jours de réserves pétrolières. Heureusement, l’été arrive, si bien que la demande d’énergie va diminuer.

En ce moment même, les gouvernements travaillent ensemble pour acheminer de nouveaux approvisionnements vers l’Union européenne. Comme l’a dit le président Biden dans son discours sur l’état de l’Union, les États-Unis rendront disponibles une partie des réserves stratégiques de pétrole dont ils disposent. En fait, 30 autres pays, dont le Canada, se joignent aux États-Unis pour libérer 60 millions de barils de pétrole afin de stabiliser le marché mondial de l’énergie.

De quelle autre façon la motion est-elle peut-être simpliste et donc inutile dans l’immédiat? Elle donne l’impression que la construction d’un pipeline est une chose assez simple à accomplir, mais les pipelines ne se construisent pas en un jour. Ils ne sont pas des robinets que l’on ouvre et ferme. Ce sont des projets gigantesques qui sont complexes sur le plan financier et logistique et qui prennent du temps à réaliser. En plus de la construction, il y a, comme je l’ai dit, le processus d’évaluation environnementale et les efforts connexes visant à obtenir l’accord des collectivités situées le long du tracé des pipelines. Nous ne sommes plus à l’époque où les projets pouvaient aller de l’avant sans évaluation environnementale et où le public, y compris les peuples autochtones, pouvait être sommairement contourné.

Enfin, la motion des conservateurs fait abstraction du contexte à long terme, qui comporte de nombreuses autres dimensions. Ces dimensions comprennent la lutte contre les changements climatiques qui va bon train, surtout en Europe où les efforts se poursuivent depuis des années. Kadri Simson, la commissaire à l’énergie de l’Union européenne, aurait déclaré que la stratégie consiste au bout du compte à « accélérer le recours aux énergies renouvelables et accroître l’efficience énergétique aussi rapidement que la technologie nous le permet ».

À l’instar du Canada, l’Union européenne prévoit atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Entre autres choses, les pays européens ont l’intention de suivre l’exemple du Canada et de synchroniser les réseaux électriques. Il semble que l’Allemagne a récemment fait volte-face en ce qui concerne la construction de centrales nucléaires, ce qui laisse entrevoir le mélange de sources d’énergie non émettrices qui pourrait représenter l’avenir énergétique de l’Europe.

 

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