Francis Scarpaleggia
Francis Scarpaleggia
Député de Lac-Saint-Louis
Discours : mandat fédéral de vaccination
25 mars 2022

Il convient de dire et de répéter que cela n’a pas été deux années très faciles. Nous sommes tous et toutes épuisés, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif et sociétal. La pandémie a été une véritable tragédie, qui a eu de multiples répercussions variées sur tous les éléments de la société. On pense notamment aux entreprises qui ont dû fermer leurs portes soit sur une base temporaire ou, dans certains cas, pour toujours en raison d’une faillite. On pense aux personnes âgées. Dans certaines résidences, il y a eu un taux de mortalité complètement inacceptable et, parfois, les occupants ne pouvaient quitter leur appartement pour plusieurs semaines. Ils étaient complètement isolés. On sait également que la pandémie a eu une incidence terrible sur la santé mentale à tous les niveaux, notamment chez les personnes qui étaient en isolement, comme les aînés qui devaient demeurer dans leur appartement, mais aussi chez les travailleurs de première ligne, qui ont fait un travail extraordinaire et courageux pour nous protéger. Évidemment, cela a eu un impact néfaste sur les jeunes, les étudiants et les étudiantes qui n’ont pas pu vivre l’expérience scolaire qu’ils et elles auraient dû vivre en temps normal. Cela a été très difficile pour tout le monde dans le fond.

C’est un fait: le Canada a privilégié une approche de prudence. Nous avons été beaucoup plus prudents que beaucoup d’autres pays. Grâce à cela, nous avons eu un taux de mortalité inférieur à beaucoup d’autres pays, y compris à celui de notre voisin du sud. Notre taux de mortalité a été environ le tiers de ce qu’ils ont vécu aux États-Unis. Je pense que nous devrions en être fiers. Le ministre de la Santé a répété à maintes reprises que si les États-Unis avaient eu un taux de vaccination pareil à celui du Canada, ils auraient sauvé 135 000 vies, et c’est beaucoup. On dirait que, de nos jours, on ne pense plus à cela. On ne pense plus aux vies qui ont été sauvées. On ne pense qu’à rendre la vie un peu plus facile en enlevant toutes sortes de restrictions et d’obligations, même si on en a enlevé beaucoup jusqu’à présent et que la vie est plus ou moins retournée à la normale.

Notre succès à sauver des vies tient à la sagesse et aux sacrifices des Canadiens et des Canadiennes qui ont démontré une solidarité exemplaire en suivant les règles sanitaires. Il tient aussi au leadership des gouvernements fédéral et provinciaux. Ce leadership a été crucial. Les gouvernements se devaient, dans cette situation de crise, de donner l’exemple en travaillant ensemble. Autrement dit, les gouvernements ont su accorder leurs violons.

Ce n’est pas comme aux États-Unis, où chaque État suivait son parcours. Des fois, les États travaillaient à contre-courant. En Floride, on ne voulait rien savoir des masques ou de la vaccination. J’ai même entendu dire que, en Floride, si on allait dans un restaurant avec un masque, on se faisait jeter dehors sous prétexte que cela faisait peur à la clientèle. Par contre, en Californie,on a privilégié une approche plus semblable à celle du Canada et le gouverneur a failli perdre son poste.

En situation de crise, nous ne pouvons pas sous‑estimer à quel point il est indispensable que les Canadiens continuent à faire confiance à leurs institutions. C’est surtout dans de tels moments qu’il est important que les citoyens aient foi en leurs institutions.

Pour garder la confiance de la population, les institutions doivent être cohérentes. Elles doivent prendre des décisions judicieuses. Tout signe d’incohérence ou d’arbitraire peut être fatal, car cela peut entraîner une perte de confiance au sein de la population. Si cela se produit, personne n’écoutera les suggestions du gouvernement. Si cela s’était produit au Canada, nous aurions eu beaucoup plus de décès.

Il est aussi important que les gouvernements fassent preuve de leadership. C’est pourquoi les employés fédéraux doivent se soumettre à des exigences de vaccination. Nous faisons preuve de leadership. Lors de la dernière campagne électorale, la population canadienne nous a manifesté son appui en nous donnant le mandat de montrer l’exemple dans tout le pays. Cela nous a aidé grandement à sauver des vies et à nous sortir plus tôt du pire de la crise.

Les Canadiens ont répondu au leadership des divers ordres de gouvernement. Ils ont suivi leurs suggestions. La preuve? Le 13 mars, 85 % des Canadiens de cinq ans et plus étaient entièrement vaccinés. Par ailleurs, 56 % des Canadiens de 18 ans et plus sont entièrement vaccinés et ont reçu une dose de rappel.

Une voix: Nous avons l’un des meilleurs taux de vaccination au monde.

Francis Scarpaleggia: Oui.

Pourquoi est-ce important que le plus grand nombre de personnes possible se fasse vacciner? Comme l’a dit André Picard dans le Globe and Mail, les gens n’ont pas tous les mêmes chances face à la COVID. Que voulait-il dire exactement? Voici: une personne de 85 ans est 340 fois plus susceptible de mourir de la COVID qu’un jeune de 20 ans. Une personne de 75 ans est 140 fois plus susceptible d’y succomber qu’un jeune. Une personne de 65 ans a 65 fois plus de risques d’en mourir.

André Picard est un expert en matière de santé publique. Ses chroniques traitent constamment de cette question. J’aimerais citer directement ce qu’il a écrit dans le Globe and Mail: « En abandonnant d’un seul coup toutes les mesures d’atténuation [...], nous transférons tout le fardeau de la pandémie [aux Canadiens âgés], aux personnes immunodéprimées, aux gens qui n’ont pas reçu leur dose de rappel. » Il ne faut surtout pas oublier que lorsqu’on demande d’annuler toutes les mesures, on nuit aux gens les plus vulnérables de la société.

J’aimerais également souligner que toutes les décisions liées à la pandémie sont extrêmement complexes. Non seulement elles dépendent d’une multitude de facteurs, mais ces facteurs sont dynamiques et en constante évolution. Le ministre de la Santé a cité certains de ces facteurs à la période des questions dans ses merveilleuses réponses aux questions qu’on lui a posées. Voici certains des facteurs dont les responsables de la santé publique tiennent compte et dont le gouvernement doit tenir compte pour établir quand les restrictions ne sont plus nécessaires: le taux de vaccination, la capacité des hôpitaux, l’épidémiologie nationale, l’épidémiologie internationale et les répercussions sociales. Nous devons tenir compte d’une très longue liste de facteurs complexes.

On fait des comparaisons un peu trop simplistes. On affirme que, puisque les provinces font quelque chose, le gouvernement fédéral devrait faire de même. L’autre côté de la Chambre semble avoir adopté un tel discours, établissant ainsi des équivalences qui prêtent à confusion, à moins de s’y arrêter un instant. Il est toutefois important de faire la distinction entre le contexte du fédéral et des provinces. Les mesures fédérales mettent l’accent sur les transmissions internationales, ce qui n’est pas le cas des restrictions provinciales. Il y a une différence majeure entre un moyen de transport bondé, comme un avion ou un train, puis un cinéma, un centre de conditionnement physique, un centre commercial, une épicerie et ainsi de suite. Nous devons faire preuve de jugement et faire des distinctions importantes, surtout en période de crise.

Je conclurai en reprenant une fois de plus les propos de M. Picard, qui a déclaré que, après deux ans d’efforts constants et des sacrifices importants, nous ne devrions pas être bêtes au point de renoncer à toute prévention. Nous devons demeurer vigilants, responsables et avisés.

 

 

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