Francis Scarpaleggia
Francis Scarpaleggia
Député de Lac-Saint-Louis
Discours : Sa Majesté la reine Elizabeth II
15 septembre 2022

Monsieur le Président, j’ai écouté presque tous les discours aujourd’hui, soit à mon siège, ici, à la Chambre, soit derrière le rideau lorsque j’ai dû sortir. J’ai trouvé que beaucoup d’entre eux étaient érudits et émouvants.

J’ai appris des notions d’histoire. J’ai appris des choses sur l’histoire de notre grand pays et sur l’histoire de la démocratie et du Commonwealth. J’ai profité de la sagesse des propos de la reine Elizabeth II que différents députés ont cités. J’ai aussi appris des choses sur l’histoire des régions et sur des parties du Canada où les loyalistes se sont établis. J’ai appris à connaître leur attachement à la monarchie, les valeurs que la monarchie représentait pour eux et celles qu’ils ont apportées à notre grand pays.

Nous avons aussi entendu de nombreuses anecdotes personnelles.

C’est ce qu’on appelle en français la petite histoire. Ce sont les histoires des gens, des individus, qui ne parlent pas des grands événements, mais qui parlent de choses qui leur sont chères.

J’ai entendu de nombreuses histoires racontées par des députés à propos de leurs expériences avec la reine, lors de visites royales, lors de rencontres avec elle, et, bien sûr, nous avons tous lu des histoires comme celle qui a été répétée aujourd’hui et que j’avais lue dans le Globe and Mail la semaine dernière. Je parle de l’histoire de Catherine Clark, qui savait qu’elle ne pouvait pas quitter une réception avant que la reine ne l’ait fait et qui a fini par partir avec elle, bras dessus, bras dessous. C’est une histoire très touchante qui, sans aucun doute, est extrêmement chère à Mme Clark.

J’ai également lu, dans le journal, des souvenirs et des anecdotes du premier ministre Mulroney, qui a raconté avoir passé un très long moment avec la reine autour d’un déjeuner très informel au 24 Sussex. Comme ce souvenir doit être merveilleux pour M. Mulroney et son épouse, Mila.

Bien sûr, nous savons tous que la reine avait un faible pour le premier ministre Chrétien. D’ailleurs, on pouvait le voir sur son visage. La reine est rayonnante sur toutes les photos de ses rencontres avec M. Chrétien. Il était sans aucun doute l’une de ses personnes préférées au monde.

Comme c’est le cas pour tout le monde, Sa Majesté la reine Elizabeth II est la seule souveraine que j’ai connue. Elle a été une présence constante pour moi, tout comme elle l’a été pour d’innombrables autres personnes. Tel qu’on l’a mentionné à de nombreuses reprises, elle représente le fondement de notre démocratie constitutionnelle. Elle est un symbole de constance dans notre démocratie. Comme tout le monde à la Chambre, je suis très reconnaissant de vivre dans une démocratie constitutionnelle. J’aime le fait que ce système sépare le rôle de chef d’État de celui de chef du gouvernement. Comme beaucoup d’autres l’ont dit, cela nous donne le sentiment que les institutions sont toujours bien plus fortes que leurs occupants et que notre démocratie est bien plus solide que les conflits partisans qui peuvent éclater de temps à autre et qui, bien sûr, font partie intégrante de la démocratie. Nous avons l’impression qu’il y a quelque chose qui prédomine les débats politiques et les débats partisans.

Comme bien d’autres députés sans doute, je suis également conscient que le Canada n’est pas né dans la violence et la révolution, et qu’il est impossible de séparer l’histoire de la Couronne de celle du Canada. Bien sûr, il y a eu de la violence et de l’oppression dans notre passé. Ces erreurs du passé doivent être corrigées, mais le pays a essentiellement évolué. Il s’est adapté.

Cette capacité d’adaptation, l’éthique dont nous faisons preuve dans nos efforts pour nous adapter au lieu de rompre violemment avec le passé sont grandement attribuables, à mon avis, à la Couronne et à la sagesse de cette dernière. Nous avons vu que c’était le cas. Il est très important de comprendre que, même si Sa Majesté la reine Elizabeth II n’avait aucun pouvoir législatif ou militaire ni aucun pouvoir sur les marchés financiers, elle exerçait un pouvoir de persuasion morale et elle avait le pouvoir de la sagesse acquise au cours de sa vie.

J’ai lu dans le journal que l’ex-premier ministre Brian Mulroney a parlé du soutien exprimé par la reine à sa politique de fin de l’apartheid. Nous le savons, la première ministre Thatcher n’était pas du côté de M. Mulroney lors de cette initiative historique. La reine avait offert ses sages conseils à M. Mulroney et elle avait soutenu ses efforts pour mettre fin à l’apartheid. Nous avons également entendu des gens dire que l’Acte de Québec a permis l’évolution pacifique de notre pays, une évolution pacifique dans le respect des droits individuels. La Couronne a joué un rôle de premier plan pour que la démocratie canadienne ait la capacité de s’adapter de façon pacifique.

Cela me ramène à ce que je viens de dire, à savoir que nous avons souvent entendu dans les discours qui ont été prononcés que la reine devait avoir bien des histoires à raconter. Je comprends ce que l’on entend par là et je me délecte de cette pensée, mais il ne s’agit pas seulement d’histoires. Plus qu’une simple observatrice de l’histoire, la reine a eu un accès direct à des connaissances, des informations et des renseignements privilégiés, si l’on peut dire. Elle consultait ceux qui prenaient des décisions très importantes et elle était consultée par eux, ce qui fait d’elle bien plus qu’une simple observatrice. Elle a été un véritable acteur, un acteur sans le pouvoir que nous associons au pouvoir politique, mais un acteur doté d’un pouvoir de persuasion, ce qui est très important. Elle a joué un rôle particulièrement crucial dans l’évolution de notre pays et dans l’évolution du Commonwealth.

Évidemment, en plus de tout cela, Sa Majesté la reine incarnait certaines valeurs et vertus que nous pouvons qualifier de personnelles, à savoir les valeurs de la bienveillance et de la gentillesse, des vertus qui, à vrai dire, sont toujours d’actualité et peuvent continuer à nous éclairer et à créer un monde plus harmonieux, y compris en politique.

Sa présence était un élément fondamental de nos vies, et elle nous manquera. Je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à tous les membres de la famille royale, à tous les Britanniques et à tous ceux qui, dans le monde entier, avaient un lien affectif avec Sa Majesté la reine Elizabeth II.

Bureau principal - Pointe-Claire
1, avenue Holiday 635, Tour est
Pointe-Claire, Quebec
H9R 5N3

Téléphone :
514-695-6661

Télécopieur :
514-695-3708
Afficher la carte

Bureau de la colline
Chambre des communes
Ottawa, Ontario
K1A 0A6

Téléphone :
613-995-8281

Télécopieur :
613-995-0528
Afficher la carte