Francis Scarpaleggia
Francis Scarpaleggia
Député de Lac-Saint-Louis
Discours : érosion des berges du Saint-Laurent liée à la navigation
08 octobre 2024

Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Berthier—Maskinongé. 

Cette question m’interpelle beaucoup. La circonscription de Lac‑Saint‑Louis couvre la partie extrême ouest de l’île de Montréal, qu’on appelle le bout ouest de l’île de Montréal, et elle est ancrée dans un réseau de rivières et de plans d’eau fort importants. Ces temps-ci, c’est un peu difficile de traverser un de ces plans d’eau par le pont de l’Île‑aux‑Tourtes, non pas parce que ce dernier est en construction, mais parce que nous sommes en train de créer un nouveau pont. Entretemps, c’est très difficile de passer de ma circonscription à celle de Vaudreuil—Soulanges. 

En pratique, ma circonscription est entourée par des plans d’eau sur trois côtés. Il y a la rivière des Prairies du côté nord, le fleuve Saint‑Laurent du côté sud et le lac des Deux Montagnes du côté ouest. La rivière des Outaouais vient rencontrer la rivière des Prairies et le lac des Deux Montagnes et se jeter dans le fleuve Saint‑Laurent. Cela pose parfois problème parce que des sédiments arrivent de la rivière des Outaouais. On peut d’ailleurs voir qu’une partie de l’eau du fleuve Saint‑Laurent est brune à la hauteur de ma circonscription, car cette eau transporte des sédiments de la rivière des Outaouais. Sur l’autre partie du fleuve, l’eau est assez propre. 

En tant que député qui se penche beaucoup sur ce qui se passe autour de sa circonscription, j’ai eu l’occasion de voir les niveaux d’eau changer, d’une année à l’autre, pour des raisons naturelles. Un ordre est sorti il n’y a pas très longtemps concernant la régulation des eaux. Celui-ci dit qu’on devrait permettre aux phénomènes naturels de dicter en quelque sorte les niveaux d’eau. Il y a au moins quatre ou cinq clubs nautiques sur le fleuve Saint‑Laurent qui sont situés dans ma circonscription. Certaines années, on peut voir que l’eau est basse. D’autres années, l’eau est plus haute. Ça pose problème pour ceux qui ont des bateaux, qui font de la voile et toutes sortes d’autres activités récréatives. Je suis donc très au courant de la situation sur le fleuve. 

Le fleuve, ce n’est pas le fleuve qu’on avait il y a 300 ans. On l’oublie parfois, mais le fleuve a beaucoup changé. On peut penser à la construction de l’île Notre‑Dame sur le site d’Expo 67, alors qu’une île artificielle a été construite en plein milieu du fleuve. Il y a évidemment la voie maritime qui a changé beaucoup la dynamique du fleuve. On se rend compte des changements lorsqu’on visionne un magnifique film d’un réalisateur québécois de films d’animation, Frédéric Back. Il a fait un film extraordinaire sur le fleuve Saint‑Laurent dans lequel on peut voir les changements qui ont eu lieu au fil des années. Il y a 300 ans, il n’y avait pas de centrale hydroélectrique autour du fleuve. Il y a eu beaucoup de changements, et ce qui se passe présentement concernant l’érosion des berges, c’est un phénomène plus complexe qu’on pense. 

En passant, j’aimerais souligner le travail que font les pilotes maritimes. J’en connais plusieurs. Ces pilotes, comme on le sait, embarquent sur un navire et le pilotent le long du fleuve jusqu’aux Grands Lacs. Aux Grands Lacs, d’autres pilotes maritimes prennent le relais. Ils font un travail extraordinaire pour naviguer sur ce fleuve, dont les contours sont quand même assez difficiles par moments. De plus, le fleuve n’est pas si profond : en voyageant entre Montréal et Toronto en avion, on peut voir le fond du fleuve. C’est peut-être un des facteurs qui font que les vagues ont un impact sur les berges. 

Le fleuve a beaucoup évolué. C’est un moteur économique et plusieurs députés ont soulevé ce fait dans leur discours. C’est une voie navigable qui a un impact économique extraordinaire, non seulement sur Montréal et sur l’économie du Québec, mais aussi sur l’économie ontarienne et celle du reste du Canada aussi. Par conséquent, lorsqu’on prend des décisions relatives à la navigation sur le fleuve, il faut consulter les parties prenantes économiques. Ça comprend, de toute évidence, le Québec. Ce qui se passe dans le fleuve touche l’économie du Québec. Le gouvernement du Québec a un intérêt à ce que sa voix soit bien entendue. 

On a entendu dire aussi que l’érosion des berges ne s’explique pas nécessairement très facilement. Ce n’est pas simplement une question de vitesse ou de largeur des navires. Comme je viens de le dire, les pilotes maritimes font un travail extraordinaire pour s’assurer que les navires qui passent ont le moins d’impact possible sur les berges et le milieu naturel du fleuve. 

En passant, je rappelle que le gouvernement, en travaillant avec le gouvernement du Québec, avait demandé que la vitesse des navires soit diminuée sur une base volontaire. On peut penser que l’aspect volontaire de la mesure ferait qu’elle n’a aucun impact. Or, j’ai lu que 98 % des navires respectent les nouvelles vitesses réduites, ce qui n’est pas rien. Les navires font leur possible, guidés par les pilotes maritimes, pour minimiser les impacts. 

J’ai mentionné ceci plus tôt dans ma question pour ma collègue de Victoria. On a entendu, au Comité permanent de l’environnement et du développement durable, relativement aux feux de forêt en Alberta, qu’on n’est pas habitué aux vents qu’on voit aujourd’hui dans les forêts ou sur le fleuve. Tout cela tient des changements climatiques. Nous sommes dans une situation imprévisible. C’est du jamais vu. Il faut évaluer ce qui se passe dans le fleuve à cause de facteurs humains, comme le transport maritime, mais aussi de facteurs environnementaux, surtout ceux reliés aux changements climatiques. 

Or, le gouvernement évalue ce qui se passe dans le fleuve pour soigneusement cibler les bonnes solutions. Je vais donner un exemple où, en raison d’une bonne recherche scientifique, on a évité de dépenser des milliards de dollars pour rien. On connaît tous ce laboratoire naturel en Ontario qu’est la Région des lacs expérimentaux. On y fait des expériences dans de vrais lacs sur des questions de pollution. À un moment donné, on a conclu qu’il fallait réduire l’azote dans les eaux usées et qu’il faudrait dépenser des milliards et des milliards de dollars pour le faire. En effectuant des recherches scientifiques dans la Région des lacs expérimentaux, on a conclu que ce n’était pas l’azote qui causait le problème. Ainsi, on a évité de dépenser des milliards de dollars. Il faut donc faire bien attention d’arriver aux bonnes conclusions scientifiques avant d’agir. 

 

 

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